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Articles rédigés par Pascale Bernard pour vous accompagner dans votre prise de conscience

Laissez-vous guider par notre psycho-patricienne pour votre stabilité de corps et d'esprit.


Entendre le désir au-delà de la peur

À l’heure où je vous écris nous abordons la phase 3 d’une épidémie. Je ne sais où nous en serons lorsque vous lirez ces mots mais à l’instant, France Inter, radio nationale annonce que 63% des Français reconnaissent avoir peur de la maladie. Le chiffre est suffisamment important pour que la thématique de la peur s’impose à ma plume. À cela s’ajoute une ambiance générale qui m’amène à vous en dire un peu plus sur le sujet.


De façon générale, l’émotion est une réaction automatique de notre psyché. Elle existe que nous le voulions ou non et nous pouvons porter un regard positif sur elle dans la mesure où elle est signe de la vie qui se meut en nous. Partant de là, il est bien normal de ressentir de la peur face à une situation difficile.


N’oublions pas qu’à l’origine, chaque émotion est là pour la survie de l’Homme dans un monde premier, de pleine nature où il était important d’être vigilant à chaque perception. Ainsi, dans l’absolu, n’avoir jamais peur pourrait mettre la vie des individus en danger. Pourtant, lorsqu’elle envahit, se fige ou devient angoisse, elle empêche la personne de mener une vie ordinaire et la déstabilise.


Les neurosciences vont plus loin puisqu'elles montrent que le stress, qui est associé à la peur, agit sur la santé et notamment sur notre système immunitaire. L’ouvrage « Stress, pathologies et immunité » de J-M Thurin et N. Baumann traite de manière détaillée de cette question. Ce livre apporte des informations précieuses, sur les phénomènes psychosomatiques. Ainsi, apprendre à vivre avec nos affects de manière fluide, est un des facteurs de notre bien-être et de notre santé. Autant d'éléments qui nous invitent à mieux comprendre nos peurs et à œuvrer pour les transformer.

Comment faire ?


a) Repérer le besoin profond.


Notons que chaque émotion est l’expression d’un besoin, profond, essentiel, enfoui, pas toujours suffisamment entendu ou pas suffisamment respecté. Donc, lorsque la peur surgit elle peut indiquer par exemple un besoin de sécurité, oublié, mais qui en situation sensible est réveillé. Et nous pouvons nous demander si notre monde, bien qu' « hyper contrôlé » ou « hyper contrôlant » répond aux besoins de sécurité de chacun. L'inquiétude du lycéen effrayé par son orientation, la crainte du chômage, le souci de ne pas avoir de retraite sont autant de facteurs fragilisants méritant d'être entendus. C'est la prise de conscience du besoin essentiel qui peut aider à alléger la peur.


b) Mieux connaître ses ressentis (en 4 étapes)


La première étape consiste à accueillir ce qui se passe en soi. Quelles émotions vivent en moi ? Y-a-t-il seulement de la peur, ou d'autres, éprouvées, qui viennent s'entrecroiser ? Il s’agit d’accepter de les ressentir qu’elles me plaisent ou non. Ce peut être une pratique au quotidien, je pourrais dire une habitude. Des techniques de méditation aident en cela.

En deuxième lieu, il devient possible dès lors qu’elles sont perçues, de les nommer précisément et donc de les identifier, c’est l’occasion de les amener à la conscience.


Ensuite, troisième point, explorer et décrire à soi-même la peur que l'on traverse, les images qui surviennent. Car chaque personne a ses propres représentations. C'est alors qu'il devient possible de les exprimer. C'est le quatrième point.




Par ce processus, au lieu de « fermenter » dans un « recoin de notre psyché » ce qui « empoisonne la vie », au sens propre comme figuré, les peurs peuvent sortir de nous. Une fois allégé de ce poids interne, quelle surprise de constater que cela a libéré de la place pour de nouvelles émotions ! Et là, il devient possible de cultiver « autre chose », de la joie, de l’enthousiasme par exemple. Notons que l’expression des émotions peut se faire par la parole, mais aussi par tous moyens artistiques et symboliques permettant parfois de dire ce qui est difficile ou ce que nous avons du mal à cerner en nous.


c) Renouer avec son corps


Enfin, puisque la peur s’inscrit dans le corps il est possible d’apporter directement des réponses dans le corps : les techniques de respiration aident mais ce peut être aussi la marche par exemple.


d) Retrouver le désir de vivre


En dernier lieu, il est tout à fait essentiel, d’entendre qu’au-delà de chacune de nos peurs se cache un ou plusieurs désirs. Face à l’épidémie, pour revenir à cette situation, derrière l’effrayante ombre de la souffrance ou de la mort, se loge vraisemblablement un profond désir de vivre ! Et c’est lui qu’il est nécessaire de retrouver au plus tôt.

Contactez un instant votre désir de vivre. De quelle couleur pourrait-il être ? A quoi pourrait-il ressembler ? Accueillez ce qui vient, une image ou une sensation et donnez-lui de la place à l’intérieur de vous. Choisissons de cultiver le désir plutôt que la peur.


Vacances : Faut-il emporter sa névrose préférée dans ses valises ?

Les voilà !

Les vacances d'été sont là avec leur lot de projets et de craintes.


Cette occasion de repos permet d'améliorer sa santé physique et psychique. Le corps produit davantage d'adrénaline, ce qui a des effets bénéfiques sur la santé notamment en agissant sur la tension artérielle. De nouvelles rencontres et des activités en extérieur contribuent à diminuer le stress. Toutefois, les congés sont aussi une période où les accidents sont plus nombreux, au volant mais aussi en pratiquant du sport de façon trop intensive ou trop peu préparée. Voyons les enjeux et comment s'y prendre pour profiter au mieux de l'été.


L'envie de « réussir ses vacances » est très présente, mais ne signifie pas forcément la même chose pour chacun.

Si a priori les vacances sont synonymes de repos et de césure, pour certains les congés permettent de rattraper du travail en retard. Ils emportent des dossiers dans leurs bagages. D'autres chargent à bloc leur emploi du temps d'activités diverses et variées de la même manière qu'ils le feraient pour leur agenda professionnel.


Mickaël, par exemple, cumule dans une même journée une visite au musée, une randonnée et un spectacle. Sa compagne essaie de suivre, mais elle a d'autres envies et souhaiterait partager des moments de farniente avec lui.


Demeurer dans le même schéma que le reste de l'année peut être rassurant au premier abord, mais épuisant sur le long terme. Pour d'autres, il importe d'aller vers des fonctionnements nouveaux, de rompre avec leurs habitudes. 


Quels que soit sa façon de faire, voyons comment préparer cette période.

Préparer ses vacances :

Prendre le temps de voir quelles sont vos aspirations profondes, qui parfois sont chahutées par les exigences sociales. Si lire de la poésie vous fait du bien, faites-le ! Et peu importe que votre collègue de bureau vous dise qu'il n'y a qu’Ibiza et les boîtes de nuit qui soient valables. La peur de rater ses vacances risque justement de les gâcher !


Partir à deux ou à plusieurs, cela implique d'échanger sur ce que l'on souhaite, ce que l'on projette sur ses vacances et clarifier ce qui est vraiment essentiel.


Laisser la partie perfectionniste de soi-même à la maison. Sinon, la mer ne sera jamais chaude, vos voisins de camping jamais assez sympas…


Prendre le temps de s'écouter en respectant enfin son rythme notamment en termes de sommeil et de repas.


Faire de la place à la liberté en termes d'horaires, en mettant de côté l'ordinateur et en limitant l'utilisation du téléphone. C'est une façon de donner un signal au cerveau pour l'inviter à déconnecter.


Ne pas trop idéaliser les vacances, elles sont nécessaires, mais c'est un leurre que de croire qu'elles sont le seul moment d'épanouissement.


Il s'agirait peut-être de questionner un quotidien qui demande un peu plus de douceur, d'autant qu'aujourd'hui encore 30 % des Français ne partent pas en vacances. On a noté des effets douloureux sur leur santé (augmentation des risques cardiovasculaires, de dépression, de l'anxiété). Améliorer la vie de chaque jour est donc une piste à creuser.

Être en vacances ne signifie pas céder à une sorte d'impératif de bonheur avec des loisirs normalisés. S'autoriser l'ennui, le vide et le temps ralenti demande parfois une certaine détermination face aux sollicitations multiples mais permet de sortir de la routine et de se reposer vraiment.


La volonté libératrice !

À travers les expériences de Walter Mischel et de son paradigme, la psychologie a souvent associé la volonté à la « maîtrise de soi ». En effet, dans les années soixante, le chercheur américain a imaginé une série d’expériences sur le « self-contrôle » dont la plus connue est celle du «test de Stanford du marshmallow ». Il s’agissait d’installer un enfant devant une friandise et de lui expliquer qu’il avait le choix entre le manger tout de suite ou attendre le retour de l’adulte qui doublerait sa récompense. L’enfant se retrouvait seul, un temps, avec le marshmallow, au prise à la fois avec son envie de succomber et son désir de différer pour avoir plus de bonbons.


Ces travaux sur le « self-control » nous ont montré combien nos comportements pouvaient parfois être irrationnels mais ils ont aussi permis d’observer l’intérêt de faire des « choix au long terme ». Par exemple, les enfants capables de patienter jusqu’au retour de l’adulte réussissaient globalement mieux scolairement.

Toutefois, pour la psychologie humaniste, la volonté n’est pas que « maîtrise de soi ». Elle est une fonction centrale de la psyché, et donc incontournable. La limiter au « self-control » reviendrait à lui couper les ailes. R. Assagioli, père de la Psychosynthèse et tenant de ce courant, distingue la « volonté forte » (telle que décrite ci-dessus), de la « volonté habile » (associée à la stratégie) et de la « volonté bienveillante » (qui prend soin de la personne). Il insiste non seulement sur les différentes dimensions de l’énergie volitive mais aussi sur le fait, qu’en les équilibrant, l’individu peut accéder à la « volonté d’être », profonde, féconde et intégrée. Ainsi, cette large palette marque bien la différence entre la conception humaniste de cette notion et l’entendement victorien qui imprègne aujourd’hui encore notre société (si tu veux, tu peux !). Lorsque la volonté se résume « à un sentiment anxieux du devoir »1 à un refoulement de ce que nous sommes vraiment, elle multiplie les tensions, elle est violente, jugeante, mortifère. En revanche, lorsque la volonté émerge des profondeurs de notre être, elle ne réprime pas, ne contraint pas, elle coordonne, oriente et allie les énergies en nous. 


Porter ce regard ouvert sur la volonté, c’est aussi s’extraire du « carcan du déterminisme » et aller vers un renforcement de la capacité à faire des choix. Car c’est bien là qu’est l’enjeu. Certes des conditionnements (éducatifs, sociaux) influencent les comportements et plus généralement la vie de l’être humain, mais le fait d’en prendre conscience et ensuite la faculté de choisir, lui redonnent quelques libertés. C’est ce qui fait toute la différence. Et ce point n’est pas seulement théorique, il a des conséquences directes sur notre bien-être. En effet, Rollo Mai, auteur de « Amour et volonté » montre que c’est lorsque l’individu oublie sa force de décision qu’il se laisse gagner par la névrose. La fonction psychique liée à la volonté serait donc en lien avec la souffrance et l’anxiété ressentie. Développer la première allégerait les secondes et viendrait au secours des hommes et des femmes à tendance dépressive.

Cela se confirme lorsque l’on interroge des personnes ayant suivi une psychothérapie sur ce qui les a vraiment aidées. Elles répondent en premier lieu que c’est la qualité de la relation avec le thérapeute et en deuxième lieu que c’est le fait de réinvestir la responsabilité de leur vie. La volonté concerne ce point. Sortir de la victimisation pour redevenir créateur de son existence, non pas pour être « tout-puissant » mais juste « adulte », respectueux de soi et des autres.


Il est donc clair que « cultiver sa volonté » peut devenir un enjeu bienveillant et essentiel du déploiement harmonieux de l’être. Il s’agira souvent d’oser aller vers du neuf, de prendre le risque de rompre la routine, de montrer un peu plus ce que nous sommes. La psychosynthèse propose de nombreux entraînements qui vont dans ce sens. La concentration, l’attention, la présence et l’observation sont des alliés dans cette démarche de renforcement de la volition. Je ne donnerai qu’un exemple très simple, accessible à tous : Observer une image, un paysage ou un objet puis fermer les yeux et se le remémorer de la manière la plus précise possible. 

Il est possible aussi de méditer sur nos « priorités dans la vie », ce qui est vraiment essentiel, afin de ne plus s’éparpiller dans des choses superficielles et peu nourricières. Enfin, le travail sur la volonté permet de développer l’affirmation de soi, sans violence et en visant des relations justes.


Sur toutes ces questions, l’Homme souhaiterait avoir prise de « façon naturelle », sans y penser. Pourtant, ce n’est pas si simple et en réalité, ces choses demandent souvent un engagement particulier. En revanche, la bonne nouvelle, c’est que l’affirmation de soi, comme nombre d’autres capacités, peut se développer par l’apprentissage. L’être humain est avant tout un apprenant et c’est pour cela que rien n’est figé, tout en lui est mouvement, transformation. À lui de préciser vers quoi il tend et de cultiver avec persévérance ce qui lui tient à cœur, malgré les obstacles.

La capacité de choisir, au-delà des conditionnements, caractérise l’Homme. Dès lors, la fonction psychique centrale qu’est la volonté, apparait comme fondamentale. Comme nous l’avons vu, elle n’intervient pas pour réprimer les pulsions, pour juger ou pour aggraver les tensions internes, mais bien pour accompagner le processus de maturation existentielle auquel chacun aspire. Souvenons-nous que nous sommes des êtres de conscience et par là même, de volonté.


Mieux connaître nos fonctions psychiques pour mieux vivre au quotidien

Je vous propose une série d'articles invitant à la visite de chaque fonction psychique, expression du moi, chaque espace intérieur mis à notre disposition pour déployer nos possibles. Nous explorerons les émotions, les sensations, les pulsions, l’intuition, la pensée, l’imagination et la volonté. Nous terminerons ce cycle par la notion de conscience de soi. Je m’attarderai sur certains thèmes en les traitant en deux fois. Pour une compréhension d’ensemble je vous propose le schéma ci-contre.


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